Classes verticales P1/P2

Chers parents d’élèves de M3,

Nous allons vous expliquer en quoi consiste une semaine type avec une classe verticale et vous expliquez ensuite les points forts de cette méthode.

  1. Une semaine type.

Pour commencer, il faut comprendre que nous n’avons pas UN seul groupe mais bien deux groupes, au sein d’une même classe. Chaque niveau apprend la matière correspondant à son année et avance dans le manuel associé, en lecture et en mathématiques.

La plupart du temps, nous travaillons avec un groupe à la fois.

Lorsque nous enseignons une matière à un niveau, l’autre niveau travaille en autonomie, en faisant des feuilles d’exercices, des ateliers qui exercent la matière ou des ateliers de dépassement qui préparent l’apprentissage de la future matière.

Généralement, ils savent se débrouiller seuls mais s’ils rencontrent un problème, nous ne leur interdisons nullement de venir nous voir évidemment. En fonction de la difficulté rencontrée par un enfant, nous l’aidons rapidement ou nous demandons qu’un copain de son groupe lui donne un coup de main.

Pour certaines matières, nous faisons des leçons communes.

En Grandeurs, en Solides et Figures et en Traitement des données, la base est donnée en P1 et les P2 ont une notion supplémentaire.

Nous dispensons donc certaines leçons à tout le monde. Cela permet aux P2 de revoir la matière apprise en P1 avant d’entamer la matière P2 avec donc du dépassement pour les P1.

A titre d’exemple, récemment, les P1 avaient une leçon sur les différentes lignes.

Les P2 devaient avoir ce rappel pour entamer la suite de leçon qui traitait des droites.

Les P2 ont donc fait eux-mêmes les petits professeurs pour enseigner la leçon des différentes lignes aux P1. Ils ont donné cours en tutorat (enseignement individuel puisqu’ils étaient en duo). La semaine suivante, nous avons donné la suite de la leçon aux P2, avec les P1. Les P1 devaient rappeler ce qui avaient été vu et aider ensuite les P2 à faire leurs exercices.

En français, les P1, avançant bien dans l’apprentissage de la lecture et l’écriture, ont commencé depuis janvier, à faire les dictées des P2. Ils sont donc présents pour découvrir les mots de la dictée. Ils ne les apprennent pas à la maison, comme les P2.

Le jour de la dictée des P2, les mots sont dictés à toute la classe.

Ensuite, les P2 prennent sous leur tutelle un P1 et corrigent la dictée en leur expliquant les erreurs.

Ils ne jugent pas, ne se moquent pas. Ils ont un rôle très important et les encouragent.

De plus, en devant expliquer la raison de leur(s) erreur(s), ils révisent, ils apprennent à expliquer le pourquoi (règle d’orthographe, règle de grammaire) et les P1 retiennent déjà certaines choses.

En éveil, les leçons sont identiques et ne sont donc pas redonnées l’année suivante : les sujets étant planifiés sur deux ans.

Durant la semaine, il y a 4 périodes où les enfants sont en demi-groupes.

L’autre groupe étant soit en néerlandais, soit avec Madame Carli, soit avec un professeur qui vient aider pendant ses heures de fourches.

  • Les points forts

A ce jour, nous ne trouvons pas de points négatifs.

Les P1, habitués à travailler de cette manière en maternelles se sont retrouvés très à l’aise avec ce projet.

En quelques mois, les P2 ont vraiment bien évolué, ils apprennent leurs matières tout en développant des compétences sociales. Ils sortiront riches de cette expérience.

  1. Nous avons des groupes de 10/11 enfants par niveau. Lorsque nous enseignons une nouvelle matière, cela signifie que nous avons vraiment à l’oeil les 10 enfants et nous pouvons leur prêter beaucoup plus d’attention.

Ils sont plus stimulés, doivent plus participer et sont moins en retrait même si le sujet de la leçon les « intéressent » moins.

En lecture, cela nous permet de les faire évoluer plus vite puisque nous avons le temps de tous les écouter lire, ce qui n’est pas le cas avec une classe nombreuse.

  • Avec des classes verticales, on respecte le rythme des enfants. Les enfants, même en difficultés, ne se sentent pas en échec car ils ne sont pas seuls face à un apprentissage, face à un problème. On différencie beaucoup les apprentissages (au niveau du matériel proposé, au niveau de degré de difficulté, on touche aux différentes « intelligences » en proposant une même compétence de manière différente
  • -visuelle, auditive, kinesthésique,…
  • -, en variant la formulation ou la présentation des consignes…).

De même, les enfants se sentant à l’aise dans tel ou tel domaine peuvent se dépasser et se voient proposer des activités d’un niveau supérieur. (Cette possibilité est bien sûr aussi intéressante, pour un enfant en difficulté qui pourrait « revisiter » un apprentissage à l’occasion d’un groupe de niveau)

Lorsqu’un ou deux enfants (sur 10!) n’ont pas compris la matière, on peut se permettre un temps de remédiation immédiat, comme un cours particulier, pendant que les autres font de l’exercisation sous forme de jeux ou d’ateliers autonomes.

  • On tient compte des caractères différents, des introvertis et extravertis, des plus timides.

Ils sont valorisés grâce aux possibilités données de transmettre et d’aider les autres.

Les plus jeunes sont tirés par les plus grands et ce, de manière tout à fait naturelle, sans forcer.

Ils imitent les plus grands et essayent de reproduire ce qu’ils font.

La rentrée des classes des P1 est beaucoup plus faciles.

Quand les M3 entrent en primaire, ils ont souvent peur, sont inquiets, ne savent pas se retrouver dans le bâtiment, ont dû mal à saisir les routines de la classe. En observant les grands et en ayant leur aide, cela s’est vraiment mieux déroulé et en quelques jours, ils étaient déjà à l’aise et se débrouillaient seuls.

  • Nous avons instauré un système de parrain/ marraine.

Les plus grands ont la mission d’aider les plus jeunes sans faire à leur place ou donner les réponses… C’est un bel apprentissage pour tous !

C’est tout un plaisir pour les P2 de montrer leurs savoirs. Ils ont en retour le regard et la confiance que les plus petits éprouvent pour eux…

Tels des grands frères ou sœurs, ils montrent le chemin du « comment faire » à d’autres enfants qui, dans un an, pourront à leur tour montrer leurs savoirs.

Les grands peuvent également réexpliquer certaines activités, certaines consignes aux petits. Il s’agit là d’un exercice important non seulement dans la communication (être clair, utiliser le bon vocabulaire, respecter la chronologie des étapes…) mais aussi dans la compréhension de l’activité (représentation mentale des différentes notions, pour pouvoir expliquer quelque chose à quelqu’un d’autre, il faut l’avoir parfaitement intégré). Il n’y a rien de plus chouette que d’entendre un parrain venir nous dire qu’il est fier de son filleul car il a su écrire tel mot ou lire tel livre.

  • Différenciation.

Certains ont parfois besoin de rappel pour fixer une ancienne matière tandis que d’autres s’ennuient et veulent du dépassement.

Nous avons créé des centaines de jeux, de fiches auto-correctives, acheté du matériel pédagogique adapté aux enfants de la fin maternelle au début de la 3ème primaire. Tous trouvent donc leur bonheur en travaillant ou en retravaillant une matière sans s’en rendre compte puisqu’ils apprennent par le jeu ou seuls.

  • Il y a un effet de contagion. Les petits imitent les grands. Ils aiment aussi faire comme eux ou du moins, essayer. Ils écoutent les leçons données aux deuxièmes tout en travaillant et voir un doigt de première se lever pour donner une réponse à une question posée aux deuxièmes… C’est génial !

Cela fonctionne dans les deux sens. Les deuxièmes donnent et/ou rappellent certaines règles que les premières n’auraient pas retenues ou apprises.

  1. Cette organisation nous permet de travailler énormément l’autonomie (quand nous sommes avec les petits, les grands sont en défi, en recherche, en réalisation autonome avec par exemple des lectures de consignes ou de marches à suivre…). Plus nous avançons dans l’année, plus les P1 se retrouvent aussi dans des situations de défi où ils peuvent s’entraider, rechercher à plusieurs.
  • Les moments où nous travaillons avec des groupes mélangés sont toujours très riches : l’interaction entre les enfants d’âges différents, la coopération, l’entraide sont omniprésentes. Les activités sont pensées de manière à ce que chaque enfant de chaque âge y trouve son compte, y apprenne quelque chose ou puisse réinvestir quelque chose appris précédemment. Les tâches sont réparties pour que tout le monde soit actif.

Nous pourrions encore vous citer bien d’autres points positifs mais le plus important, c’est la confiance que vous nous accordez. Nous enseignons depuis plus de 15 années dans ce cycle. Nous savons exactement ce que chaque niveau doit apprendre.

Ils en sortiront plus riches tant au niveau des apprentissages, que des relations sociales.

A l’année prochaine ! Les institutrices P1/P2.